Djeneba Togora : Celle qui bâtit avec des lignes de code… et des lignes de cœur
Alors que l’Afrique numérique se cherche encore des fondations solides, Djeneba Togora en trace les premières lignes, entre data, dignité et détermination.
Ingénieure, poétesse, pionnière des systèmes d’information en santé au Mali, elle incarne cette génération de femmes qui transforment le code source d’un continent, sans jamais trahir l’âme qui l’anime.
Une architecte de la donnée, enracinée dans l’humain
Avec plus de quinze années d’expérience dans la gouvernance numérique, la santé publique et les politiques de développement, Djeneba Togora s’est imposée comme une référence dans des sphères encore largement dominées par des voix masculines.
Diplômée en réseaux, sécurité informatique et gestion des systèmes de santé, elle a déployé des outils structurants comme iHRIS au Mali et en Guinée, participant à l’intégration de la donnée dans la prise de décision publique.
Mais derrière les acronymes techniques et les plateformes numériques, se cache une femme de terrain, une pédagogue, une voix.
“C’est le jour où j’ai commencé à former et mentorer des jeunes filles et garçons que j’ai compris que je bâtissais quelque chose de plus grand que moi.”
“Le chantier le plus dur ? Me battre contre vent et marée pour transmettre mes valeurs à mes enfants.”
Des données aux destinées : mentorat, inclusion, transmission
Si son métier l’amène à piloter des systèmes, sa mission, elle, va bien au-delà.
Djeneba forme, élève, inspire. À travers son implication dans des associations comme Siguida Hinè ou le Groupement des Femmes de la Communication et du Numérique, elle déplace les lignes, crée des espaces pour les femmes, les jeunes, les invisibles.
Dans les conférences, les ateliers ou les entretiens en tête-à-tête, elle transmet la rigueur technique et la puissance intérieure. Elle parle autant de logiciels que de loyauté envers ses racines. Elle enseigne autant l’agilité numérique que la nécessité de croire en soi.
Un combat lucide contre les discours creux
Derrière son calme, une colère noble.
Elle le dit sans détour : “On aime faire de beaux discours en Afrique. Mais les progrès réels pour les femmes instruites, ambitieuses, belles et compétentes, sont encore lents, douloureux, épuisants.”
Elle évoque une double peine : devoir prouver deux fois plus que les hommes, dans une société qui célèbre la femme tant qu’elle ne dépasse pas.
Un rêve à co-bâtir : un centre international d’incubation pour le développement durable
Son ambition ne s’arrête pas aux frontières du Mali.
Elle rêve d’un centre panafricain où convergeraient les projets durables, où se croiseraient les expertises du continent, où les femmes pourraient être, pleinement, les architectes de demain.
Pour y parvenir, elle sait ce qu’il faut : du réseau, du relationnel, et des actions concrètes, loin du théâtre institutionnel.
Une pierre gravée pour demain
Si elle devait ne laisser qu’une phrase à ceux qui marchent derrière elle, ce serait celle-ci :
« Le salut de l’Afrique repose sur la force des femmes noires. »
Djeneba Togora ne cherche pas la lumière.
Elle trace des voies. Elle forme des voix.
Elle injecte dans le système des graines de souveraineté.
À travers chaque ligne de code, chaque formation, chaque choix de dignité,
elle bâtit un futur où les données racontent des vérités…
et où les femmes, enfin, ont les clés.
Elle ne déploie pas qu’un réseau informatique.
Elle active un réseau de confiance, de courage, de constance.
Et vous ?
Quelle ligne allez-vous écrire dans le code de l’Afrique ?
Partagez cette histoire.
Qu’elle inspire une vocation.
Qu’elle déclenche une transmission.